La place Saint-Léger
Pourquoi parle-t-on d’une place Saint-Léger, alors qu’elle ressemble plutôt à une longue rue ?
Un Chambérien du Moyen Âge serait bien étonné de ne plus voir aujourd’hui couler l’Albane, cette petite rivière qui traversait le cœur de la ville. À l’époque, de petits ponts de pierre permettaient de passer d’une rive à l’autre. Chacune avait même son nom : la Grand’Rue d’un côté, la rue Grenaterie (devenue ensuite rue Tupin) de l’autre.
À la fin du XVIᵉ siècle, le bras de l’Albanne fut recouvert. Les appellations disparurent et laissèrent place à un nouveau nom : place Saint-Léger. L’appellation rendait hommage à l’église qui se dressait alors sur ce petit espace de rue, à l’emplacement actuel de la fontaine des Marmousets, jusqu’à sa démolition en 1760.
C’est ainsi que l’actuelle place Saint-Léger, à la fois longue et étroite, a conservé le nom de « place » plutôt que de « rue ».
Fait insolite : l’église Saint-Léger elle-même était bâtie à cheval sur la rivière. Pour traverser, il fallait donc passer à l’intérieur de l’église… parfois même les bras chargés de provisions en plein office religieux !
Les allées
Lyon a ses traboules, Chambéry a ses allées. Véritable curiosité du centre historique, elles s’apparentent à des passages secrets glissant entre de hautes bâtisses colorées.
Leur origine tient autant à l’histoire qu’à la géographie. Les immeubles médiévaux de Chambéry sont profonds et étroits de façade, conséquence directe du « toisé », cet impôt du XIVᵉ siècle calculé sur la largeur de la façade principale. Plus la maison était étroite, plus l’impôt était léger. D’où ce tissu urbain si caractéristique.
L’instabilité d’un sous-sol marécageux aurait aussi favorisé leur naissance : ces longs couloirs, parfois parallèles, parfois labyrinthiques, souvent couverts, facilitaient la circulation tout en permettant aux immeubles de se soutenir mutuellement.
Intimement liées à l’histoire et à l’identité de la cité, les allées forment aujourd’hui encore l’âme du vieux Chambéry. La plupart se dévoilent à partir de la place Saint-Léger, au détour d’une flânerie citadine.
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Rue de Boigne
Quand un Chambérien vous dit « rendez-vous sous les portiques », c’est forcément rue de Boigne !
Cette grande artère, percée au début du XIXᵉ siècle, doit son nom et son existence au général-comte de Boigne, bienfaiteur de la ville, qui en a financé la construction. Son tracé aligne fièrement le château des Ducs de Savoie d’un côté et la fontaine des Éléphants de l’autre, monument érigé en 1838 en son honneur.
À l’époque, ce fut un vrai coup de sabre dans la vieille ville : de nombreuses maisons furent détruites pour laisser place à cette percée moderne. Mais elle apporta de l’air, de la lumière et une circulation plus fluide au cœur de Chambéry.
Autre conséquence : la disparition des « cabornes » de la place Saint-Léger. Ces petites boutiques de bois, coiffées de toits débordants, donnaient l’impression d’une rue couverte. Avec la création de la rue de Boigne et de ses élégantes arcades inspirées de Turin, ces échoppes populaires faisaient pâle figure… et furent sacrifiées au profit d’une rue au style plus raffiné, devenue depuis un symbole du centre-ville chambérien.
Chambéry’Cimes
est un podcast Chambéry Montagnes.
Prise de son, montage, mixage et réalisation : Kamel Bouziane, Art AbordSavoie.
Des mélodies signées Skal.
Pour ce deuxième épisode : une découverte de Chambéry en compagnie de Chantal George, guide conférencière des monuments historiques, Jacques Viout, vice président de la société des Amis du Vieux Chambéry et Julie Chavaribeyre pour l’office de tourisme.
Encore plus d’expériences à savourer
