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Sunday 29 June 2025 between 10.30 am and 12 pm.
Par Haoues Seniguer, Maître de conférences, Habilité à diriger des recherches (HDR) en science politique à Sciences Po Lyon
Après avoir rapidement tenté de clarifier la notion de pensée religieuse chez Rousseau, telle que nous la comprenons, ainsi que celle de traces, en regard de l’approche foucaldienne de la notion d’influence, il devient possible d’identifier, chez certains penseurs arabes contemporains de culture musulmane, des échos de la foi naturelle chère au philosophe français. En effet, plutôt que d’une influence directe, il s’agit ici de points de contact, de sensibilités communes face à un même objet ou réalité : le rapport à Dieu. Ainsi, Mohammed Arkoun (1928–2010) ou Nasr Hamid Abu Zayd (1943–2010) partagent avec Rousseau la quête d’une foi affranchie du dogme, fondée sur l’éthique et la subjectivité, tout comme le philosophe tunisien contemporain Fethi Meskini. À l’instar du vicaire savoyard, ils privilégient, en quelque sorte, une religion du cœur plutôt qu’une religion du pouvoir ou du dogme. Abdelwahab Meddeb (1946–2014) explore une spiritualité esthétique et critique, tandis que Mohamed Talbi (1921–2017) défend la liberté de conscience comme l’un des principes fondamentaux de l’islam. Ces philosophes, chacun à sa manière, laissent apparaître des traces d’une pensée religieuse rousseauiste, non pas comme un héritage doctrinal, mais comme une constellation de tensions communes entre foi, liberté et modernité.
Haoues Seniguer est chercheur au laboratoire Triangle (ENS/CNRS), UMR 5206, Lyon, / Directeur du DEMAC (Diplôme d'établissement sur le monde arabe contemporain), Sciences Po Lyon / Membre élu de la Commission scientifique de Sciences Po Lyon
Dernière publication : "Le califat chez les islamistes légalistes : une utopie dépassée ?"
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